Mine des Boines : histoire et destin d’une petite mine de charbon en Matheysine
Patrimoine minier
Mine des Boines : l’incroyable histoire de la mine d’Isère devenue piste de ski
Plongez au cœur du Plateau Matheysin, en Isère, pour découvrir un secret bien gardé : l’histoire de la mine des Boines. Oubliez les images des grands puits industriels ; ici, des hommes ont arraché à la main un charbon rare, dans des conditions extrêmes, bien avant que l’exploitation ne soit officialisée. Un patrimoine minier unique dont la fin était inévitable, aujourd’hui reconverti en station de ski.
La Matheysine, un Terroir Bâti sur l’Or Noir
Le sous-sol du Plateau Matheysin, de La Mure à Laffrey, renfermait un véritable trésor : l’anthracite. Prisé pour son pouvoir calorifique, il a façonné le paysage et l’histoire de la région. Mais si l’on pense aux grands puits, l’histoire des Boines est celle d’une exploitation à contre-courant.
La Mine des Boines : L’Exploitation à Contre-Courant
Loin de l’agitation industrielle, la mine des Boines était une exploitation modeste et entièrement manuelle, dont les origines remontent bien avant sa concession officielle en 1834. L’activité a commencé par le simple « grattage » des affleurements, là où le charbon apparaissait à la surface du sol.
Contrairement aux grands sites miniers du plateau, on ne trouvait ici aucune des couches de charbon les plus productives, comme la couche Roland ou la Grande Couche. Cette pauvreté du sous-sol a dicté une méthode d’exploitation artisanale.
Un Défi Géographique et Économique
Plusieurs obstacles rendaient cette mine particulièrement difficile à exploiter :
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L’Altitude : Perchée à près de 1300 mètres, la zone était inaccessible en hiver, imposant un travail saisonnier.
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L’Isolement : Loin des voies de communication, l’écoulement de la production et la vente du charbon étaient un véritable casse-tête logistique.
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La Méthode : Les couches fines de charbon rendaient toute mécanisation impossible. L’extraction se faisait à la seule force des bras.
Un Réseau de Petites Galeries à Flanc de Montagne
Au total, pas moins de sept galeries ont été creusées, s’étageant entre 1250 et 1400 mètres d’altitude pour suivre les maigres filons. Les galeries B1 à B3, par exemple, sont alignées, suggérant qu’elles exploitaient la même fine couche de charbon, la plus basse (B3) se situant à 1349 mètres.
Les traces de cette activité sont aujourd’hui très discrètes. Les « razziers » (tas de déblais) ne dépassant guère la centaine de mètres cubes témoignent que ces galeries furent rapidement abandonnées. Pourtant, signe d’une organisation minimale, une télébenne de transport sur poteaux en bois avait été installée à proximité, contrastant avec la faible envergure du site.
L’Échec Économique : Une Fin Inévitable
Faibles filons, altitude, isolement, travail manuel… Toutes les conditions étaient réunies pour que la mine des Boines ne soit jamais rentable. L’histoire lui donnera raison : le 11 juillet 1908, la concession fut mise en vente aux enchères. Elle ne trouva aucun acquéreur, signant officiellement la fin de son exploitation.
Une Reconversion Surprenante : des Mineurs aux Skieurs
Aujourd’hui, les vestiges sont presque invisibles pour le non-initié. Pour deviner l’entrée d’une ancienne galerie, il faut un œil averti capable de repérer un léger affaissement du terrain ou un petit razzier. Le site a connu une seconde vie inattendue en devenant la station de ski familiale des Signaraux, où les pistes de ski ont remplacé les mineurs.
Questions Fréquemment Posées (F.A.Q.)
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Peut-on visiter les galeries de la mine des Boines ?
Non, les galeries sont effondrées et inaccessibles. Seuls de discrets indices, comme des affaissements de terrain et de petits tas de déblais (razziers), trahissent leur emplacement pour un œil averti. -
Pourquoi cette mine n’était-elle pas industrialisée ?
Le sous-sol ne contenait pas les couches de charbon riches et épaisses (comme la Grande Couche) qui justifiaient une exploitation industrielle. L’extraction manuelle était la seule option. -
Combien de galeries y avait-il ?
On dénombre 7 galeries principales, creusées à flanc de montagne sur un dénivelé de 150 mètres (entre 1250 et 1400 m d’altitude). -
La mine des Boines a-t-elle été rentable ?
Non, jamais. Son isolement, son altitude et la pauvreté de ses filons ont rendu l’exploitation économiquement impossible, menant à une vente aux enchères en 1908 où personne n’a souhaité la racheter. -
Pour les passionnés et les chercheurs
Cet article a piqué votre curiosité ? Pour les personnes souhaitant plus d’informations sur les mines des Boines (photos, plans de position, archives, etc.), n’hésitez pas à me contacter.
L’emplacement de l’ancienne galerie B1, aujourd’hui méconnaissable. De l’entrée du tunnel, il ne subsiste qu’une zone effondrée dans le terrain. Le petit « razzier » (tas de déblais miniers) visible au premier plan est l’un des rares indices qui trahissent l’ancienne activité minière en ce lieu.

Plan du BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) montrant la localisation des galeries de la concession des Boines. Sont notamment indiqués les emplacements des galeries B1 et B3, qui font partie d’un ensemble de sept galeries étagées sur le site.

Informations pratiques
Galerie B1 de la concession des Boines
Village : La Motte-d’Aveillans
Nom du lieu : Les Signaraux
Accessible : Oui sauf l’hiver quand la station de ski fonctionne
Commentaires :
Coordonnées lat : 44.933635
Coordonnées lon : 5.737700
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