La plateforme du niveau 10
Patrimoine urbain
À l’origine, au début du XIXe siècle, le chemin de fer était considéré comme un auxiliaire de l’industrie minière permettant le transport de la houille, d’abord à l’intérieur du carreau de mine, puis aussi de la mine vers un canal ou une rivière navigable. Aussi, dès lors que la traction hippomobile (parfois même des bœufs) et que la technique balbutiante de la locomotive à vapeur ne permettaient pas d’envisager la traction d’un convoi de wagons sur une forte rampe, on installa des plans inclinés pour permettre à un tel convoi de franchir les pentes les plus prononcées. Le plan incliné est une transposition au monde ferroviaire d’une technique employée, à l’époque dans les carrières et les mines
La plateforme du niveau 10 était un important lieu de transit et de stockage du charbon. Initialement la zone servait de lieu d’arrivée du grand plan incliné provenant du niveau 7. A cette période, le charbon était stocké avant d’être transporté en direction de la gare de la Festiniere (lieu de vente du charbon (1)).
L’arrivée du train a bouleversé tout cela. Il était nécessaire de transporter le charbon du niveau 10 au niveau de la ligne du SGLM afin de pouvoir le charger dans les wagons tombereaux.
Pour autant, la ligne vers la Festiniere a continué à fonctionner pour la vente locale du charbon.
Les quantités transportées vont décliner pour finalement s’arrêter définitivement. Le transport entre la plateforme du niveau 10 et la gare de Le Crey fut l’occasion de construire un plan incliné de transport (2).
Les mines s’épuisant, le transport va en déclinant. Le centre de production se déplace des concessions du Peychagnard vers celles du Villaret. La production des mines du Peychagnard s’est arrêtée. La ligne en direction de la Festiniere a été déférée, le plan incliné reliant le niveau 10 au pied du plan à Le Crey a été démonté, seul subsiste de nos jour les vestiges du grand plan incliné (3).
La plateforme du niveau 10 aussi appelé la Gare est construite sur un razzier, celui-ci est constitué par les déblais issus de la galerie Sainte Barbe se trouvant juste de l’autre coté de la route (4).
Une date est visible sur la galerie Sainte Barbe 1er mars 1896, une autre date est gravée sur une clé de voûte surmontant un petit hangar accolé au grand plan incliné 1895. Cette pierre ainsi que la reste de la voûte semble provenir d’un autre endroit. Ce qui nous permet de poser une hypothèse. Elle vient du fait que la voûte est intégré dans un linteau d’une dimension bien plus grande.
Examinons les éléments que nous avons, la galerie du niveau 10 dite galerie Sainte Barbe est daté du 1er mars 1896. Ce point est une certitude, le cintre enchâssé dans le linteau du petit hangar lui ne porte qu’une année 1895. On pourrait croire qu’il s’agit de la date de construction du grand plan incliné mais rien ne le prouve. Quand on étudie le cintre et plus particulièrement sa largeur on peut émettre une hypothèse qui demandera à être confirmé. Nous avons probablement à faire à un cintre d’un ancien bâtiment détruit par la construction du grand plan incliné. Ce type de cintre n’est pas le vestige d’une entrée de mine car sa forme en secteur circulaire ne correspond pas, pour les entrées les cintres sont en demi cercle afin de reprendre les forces de poussé du terrain.
Au vu de ces éléments et sachant que la ligne du SGLM (5) fut ouverte le 24 juillet 1888 et la galerie Sainte Barbe ne sera ouverte que 7 ans plus tard une question se pose d’ou provient ce razzier ?
En l’absence de date de construction du grand plan nous pouvons prendre comme hypothèse une construction de celui-ci, qui est bien antérieur à l’année 1896. La fonctionnalité du grand plan servait au transport du charbon depuis les niveaux supérieurs. Le charbon une fois déchargé était stockée dans le magasin situé à proximité.
La zone d’arrivée du grand plan ayant était profondément remanié on peut supposer que la zone n’avait pas la physionomie que l’on connait aujourd’hui. Elle était certainement plus petite avec juste une zone de manœuvre pour les wagonnets.
Par la suite avec l’ouverture de la mine Sainte Barbe étendra la zone qui deviendra le razzier que l’on connait aujourd’hui.
Les bâtiments ont du apparaître lors de l’extension de la zone probablement avec l’ouverture de la galerie à proximité.
Aujourd’hui les bâtiments de l’époque des plans inclinés sont toujours présent, ils n’ont plus leur vocation première ils sont devenus des habitations
(1) La ligne de la Festiniere au Peychagnard niveau 10.
(2) Le pied du plan Le Crey.
(3) Le plan incliné du niveau 7 au 10 Peychahnard.
(4) La galerie Sainte Barbe.
(5) SGLM ligne ferroviaire de St Georges de Commiers La Mure.
Informations pratiques
Fiche technique
La plateforme du niveau 10
Village : Susville
Nom du lieu : Le Peychagnard
Accessible : Non
Commentaires : Le départ du plan est aujourd’hui une propriété privée
Coordonnées lat : 44.937031
Coordonnées lon : 5.763103
Plan de situation