Les compagnies des mines sur le plateau Matheysin / The mining companies on the Matheysin Plateau
La mine un lieu particulier, avec des hommes particuliers.
L’exploitation d’une mine nécessite à la fois des capitaux, de la main d’œuvre et de la technique, le tout dans de grandes proportions. La mine embauche tant au jour, que pour le fond, un peuple minier s’installe avec leurs familles. Il est nécessaire de pourvoir à leur besoin, habitat, nourriture, éducation, soins, religion. Les mairies n’ayant pas les moyens financiers nécessaires à ces constructions la compagnie y veillera, mettant en place un paternalisme fort.
La compagnie est toute puissante, elle exerce alors un contrôle absolu de la main d’œuvre.
Au début de l’exploitation par les compagnies nous étions dans un projet social, par nécessité, il fallait fixer la main d’œuvre qui avait le choix d’aller voir ailleurs s’il trouvait de meilleurs avantages, la concurrence entre les compagnies étant féroces.
Avec le temps ce rapport va changer pour faire place à un contrôle.
Contrôle qui s’exerce dans tous les espaces de vie des mineurs, par la création de magasin coopérative pour l’approvisionnement, d’écoles, d’écoles de formation professionnel, d’hôpitaux ou dispensaires, du logement, des jardins ouvriers, de caisse de secours et de retraites, de charbon pour se chauffer.
Les mineurs sont une population à part, ils vivent entre mineurs mais une frange de ceux-ci restera des bi actifs paysans et mineurs.
Ceci est un point remarquable de notre région, qui contrairement aux autres grandes régions minières comme le Nord, subira moins ce phénomène d’isolement des ouvriers et de mainmise totale.
La bi activité a toujours existé chez les paysans de montagne l’hiver étant la morte saison, de plus le fait de travailler comme ouvrier assurait une rentrée d’argent ne dépendant pas des caprices de la météo.
Ainsi certaines compagnies ne fonctionnaient que quelques mois par an sur le plateau.
Mais le métier est dur, ce qui forgera la grande loi de la solidarité, on était mineurs de père en fils, faisant face aux mêmes dangers et aux même peines.
The mine a special place, with special men.
The operation of a mine requires capital, manpower and technique, all in large proportions. The mine hires as much for the day, as for the background, a mining people settles with their families. It is necessary to provide for their needs, housing, food, education, care, religion. The town halls do not have the financial means necessary for these constructions, the company will see to it, setting up a strong paternalism.
The company is almighty, it exercises absolute control over the workforce.
At the beginning of the exploitation by the companies we were in a social project, by necessity, it was necessary to fix the workforce which had the choice to go elsewhere if it found better advantages, the competition between the companies being fierce.
Over time this relationship will change to make way for control.
Control that is exercised in all the living spaces of the miners, through the creation of cooperative stores for supplies, schools, vocational training schools, hospitals or dispensaries, housing, allotments, emergency and pension funds, coal for heating.
The miners are a separate population, they live among miners but a fringe of them will remain bi active farmers and miners.
This is a remarkable point in our region, which unlike other large mining regions such as the North, will suffer less from the phenomenon of isolation of the workers and total control.
Dual activity has always existed among the mountain farmers in winter being the dead season, moreover the fact of working as a labourer ensured an income not depending on the vagaries of the weather.
Thus some companies operated only a few months a year on the plateau.
But the job is hard, which will forge the great law of solidarity, we were miners from father to son, facing the same dangers and the same punishments in the work.