Jean-Godefroy SCHREIBER
Jean-Godefroy SCHREIBER
Jean-Godefroy SCHREIBER (1746-1827)
Ingénieur des mines. Directeur de l’École des mines de Pesey-Moutiers. Elu le 5 mars 1796 membre associé non résidant de la 1re classe de l’Institut national (Académie des sciences), section d’histoire naturelle et minéralogie.
NOTICE NÉCROLOGIQUE extraite des ANNALES DES MINES, 1827, pages 621 à 628
Jean-Godefroy SCHREIBER,
INSPECTEUR GÉNÉRAL HONORAIRE AU CORPS ROYAL DES MINES
PAR M. de BONNARD, Inspecteur divisionnaire, Secrétaire du Conseil général des Mines
Jean-Godefroy SCHREIBER , né à Boberschau, près Marienberg, en Saxe , le 5 août 1746 , était le neuvième enfant d’un simple ouvrier mineur , lequel , malgré sa pauvreté, éleva assez bien sa nombreuse famille, pour que plusieurs de ses fils aient mérité d’être honorablement placés , comme directeurs de travaux ou chefs d’ateliers , dans quelques-unes des exploitations les plus importantes de la Saxe. Celui dont le Corps royal des Mines de France déplore en ce moment la perte, s’était aussi distingué dans sa patrie dès le commencement de sa carrière , et après avoir, comme tous les fils des mineurs de Saxe et du Hartz, passé son enfance dans les ateliers de lavage, et sa première jeunesse dans les travaux manuels des exploitations souterraines, il fut jugé digne, à l’âge de vingt-quatre ans, d’être envoyé à l’Académie des Mines de Freyberg , pour y perfectionner son instruction , spécialement en ce qui concernait la préparation mécanique des minerais, et pour y acquérir les connaissances théoriques nécessaires à l’officier des mines. Dans cette célèbre école , où il étudia, pendant deux ans et demi , sous Charpentier, Loemmer et Richter, il s’acquit l’estime et l’amitié de ses maîtres , ainsi que des chefs de l’Administration des mines , et à la fin de 1772, il fut placé, comme géomètre ( markscheider ) et assesseur, auprès du conseil des mines des arrondissements de Johanngeorgenstadt et Schwarzenberg. En 1776, M. le baron de Trebra ( depuis intendant général des mines de Saxe ) , qui honorait déjà le jeune Schreiber de l’amitié particulière qu’il lui conserva toute sa vie, demanda et obtint de l’emmener dans le duché de Weymar, où il était chargé de reconnaître la possibilité et les meilleurs moyens de remettre en activité les mines d’Ilmenau. M. Schreiber prit une part active à cette opération, dirigea, comme juré ( geschworner ) , les travaux de plusieurs des exploitations, et dressa, en 1776 et 1777, une carte minéralogique de ce district, carte qui fut gravée à Dresde, publiée en 1781 , avec quelques notices sur les travaux de son auteur , dans l’Histoire des mines d’Ilmenau , par le conseiller des mines Voigt, et qui, au jugement des plus célèbres minéralogistes allemands de l’époque actuelle, est encore le meilleur document que l’on possède sur cette contrée.
A la même époque, S. A. R. MONSIEUR, Comte de Provence ( depuis Louis XVIII ), ayant chargé l’ambassadeur de France à la cour de Saxe de solliciter de l’électeur l’envoi d’un officier des mines très instruit, pour diriger les mines d’argent et d’or du Dauphiné qui lui étaient concédées , M. Schreiber fut l’objet de l’honorable désignation de son souverain , et il arriva en France, avec un maître mineur de son choix, en septembre 1777. Il prit aussitôt la direction de la mine d’argent d’Allemont, située dans la montagne des Chalanches, près du bourg d’Oisans. La multiplicité des petits filons de cette localité , le peu de constance et les nombreux accidents de leur allure, offrent à l’exploitation des difficultés sans cesse renaissantes, qui demandent toute la science de l’ingénieur habile et tout le tact du mineur exercé ; mais M. Schreiber réunissait ces deux qualités dans un degré éminent : des travaux de recherche multipliés étaient sans cesse et avec art dirigés par lui dans tous les sens , et ils faisaient souvent reconnaître de nouveaux gîtes productifs, au moment où les gîtes, jusqu’alors exploitables avec avantage, devenaient stériles ou disparaissaient totalement. C’est à cette prévoyance active , à l’habile direction des procédés métallurgiques , procédés que M. Schreiber a fait connaître depuis dans le tome X du Journal des Mines, et à l’esprit d’ordre et d’économie qu’il apporta dans l’ensemble de son administration, qu’il dut le succès de l’important établissement qui lui était confié, succès qui commença dès la première année de sa gestion , et qui fut continuel , tant qu’un fonds de roulement suffisant fut laissé, par l’administration éclairée du Prince concessionnaire, à la disposition du directeur. Ce fonds de roulement était d’environ 64.000 francs, et peu d’années ayant suffi pour couvrir les dépenses premières de l’entreprise, les produits de l’exploitation s’élevèrent ensuite annuellement, jusqu’en 1792, à plus de 25 pour 100 au-delà des dépenses. Ce bénéfice se serait sans doute encore accru, si l’emploi de sommes plus considérables eût permis des travaux plus étendus ; il diminua au contraire , et cessa bientôt, du moment où, par suite de l’émigration du Prince, la mine fut exploitée au compte de l’administration des domaines, qui n’y consacra annuellement que des sommes trop modiques. Cependant, M. Schreiber continua encore pendant dix ans à diriger l’établissement , et son habileté suppléant autant qu’il était possible à l’insuffisance des moyens qu’on lui accordait et à l’inconstance extrême des gîtes métallifères, les dépenses surpassèrent très peu les recettes , et la mine et l’usine furent entretenues jusqu’en 1802 dans un état parfait de conservation. M. Schreiber avait aussi dirigé, en 1781 et dans les années suivantes , quelques travaux de recherches sur la mine d’or de la Gardette en Oisans : ces travaux étaient intéressans en ce qu’ils avaient pour objet la seule mine d’or exploitée en France ; ils ont fait connaître un filon très bien réglé ; ils ont produit de beaux échantillons d’or et de cristal de roche pour les cabinets de minéralogie, ainsi qu’une certaine quantité d’or, avec laquelle on a frappé des médailles; mais la valeur de ces produits ne suffisant pas pour couvrir les frais d’exploitation, la mine a été abandonnée en 1787.
Les talents de M. Schreiber furent bientôt généralement connus. Dès 1784, un habile ministre , auquel l’industrie de la Prusse ; et spécialement l’industrie minérale, ont été redevables de grands progrès,M.de Heynitz, chercha à l’engager à passer au service prussien, et lui offrit la direction des mines de Tarnowitz en Silésie , avec d’assez grands avantages ; mais M. Schreiber résista à des offres qu’il pouvait regarder comme séduisantes, pour rester attaché au Prince français qui lui donnait d’honorables témoignages de satisfaction , et auquel, selon ses propres expressions , il appartenait autant par la reconnaissance que par la nature de son emploi. Ce dévouement et les services rendus aux exploitations françaises furent récompensés, peu de mois après , par le titre d’Inspecteur honoraire des mines , dont le brevet fut délivré à M. Schreiber le 14 juin 1784. En 1787, MONSIEUR augmenta son traitement, qui fut porté à 4.500 francs, et il lui assura une pension viagère de 2.400 francs pour l’époque où il désirerait obtenir sa retraite.
M. Schreiber, ainsi qu’il l’a écrit lui-même , a traversé la révolution , en restant étranger à ses opinions comme à ses actes, et en renfermant dans son coeur ses sentimens et ses regrets. En 1794, 1e comité de salut public le nomma l’un des huit Inspecteurs des mines, qui furent placés, à cette époque, sous les ordres de l’Agence des mines, titre qui fut changé en 1802 contre celui d’Ingénieur en chef. Bien qu’il restât en même temps directeur de la mine d’Allemont, on lui confia, dans cet intervalle , différentes missions importantes en Normandie et en Bretagne , ainsi que dans le Palatinat, où il fut chargé en 1795 de diriger l’exploitation des mines de mercure. Les premiers volumes du Journal des Mines renferment plusieurs mémoires intéressant de lui sur ces établissements , sur les mines de plomb argentifère de Trarbach, non loin de Trêves, sur une mine de houille du département de la Manche, et sur la prétendue mine d’étain des Pieux, dans le même département.
Un arrêté du Gouvernement, du 12 février 1802, ordonna l’établissement de deux écoles pratiques des mines, l’une à Geislautern, département de la Sarre, l’autre à Pesey, département du Mont-blanc , et M. Schreiber fut nommé, le 18 mars suivant, Directeur de l’Ecole de Pesey, la seule que l’on instituât d’abord. La mine de plomb argentifère de Pesey étant située au fond d’une vallée d’un difficile accès et au pied d’un glacier, on établit le siège de l’École dans la petite ville de Moutiers, à 6 lieues de Pesey. Cette mine , qui devait à la fois offrir l’objet principal de l’instruction pratique des élèves , et fournir par ses produits aux dépenses de l’Ecole, avait été abandonnée en 1792, à la suite d’une inondation, et elle était en 1802 dans l’état de délabrement le plus complet : les ouvrages intérieurs étaient noyés et en grande partie éboulés ; les canaux, les roues, les bocards , les tables à laver, n’existaient plus que de nom ; les bâtiments tombaient en ruine ; les anciens mineurs étrangers avaient quitté le pays, et les habitants avaient totalement perdu l’usage des travaux souterrains. Cependant aucuns moyens extraordinaires ne furent accordés par le Gouvernement à l’administration, pour le rétablissement de la mine. Une diminution opérée sur les traitements des ingénieurs des mines de tout grade pourvut aux frais de l’entreprise, et le talent de M. Schreiber fit le reste. Se reposant sur les savants professeurs de l’Ecole de Moutiers, pour la plus grande partie des soins relatifs à l’instruction des élèves , il établit son séjour habituel sur la mine même de Pesey, où non seulement il dirigea la reprise et la poursuite des travaux de l’exploitation, mais où il fut l’instructeur des ouvriers de tout genre , et suppléa ainsi à tout ce qui manquait à la localité. Son habileté dans la préparation mécanique des minerais, qu’il avait étudiée à Freyberg avec un grand soin , fut particulièrement remarquable: il fit d’importants perfectionnements aux anciennes méthodes , et forma lui-même les ouvriers à la pratique de toutes les opérations du lavage ; il introduisit des changements également heureux dans le mode de grillage, qui diminuèrent d’un cinquième les frais de cette opération en la rendant beaucoup plus expéditive ; enfin, par la substitution, aux demi hauts-fourneaux, d’abord des fourneaux à manche, qui obtenaient déjà le même produit avec trois dixièmes de combustible de moins, ensuite du fourneau écossais, et enfin du fourneau à réverbère , qui permit de supprimer tous les grillages préalables, la consommation en combustible fut encore diminuée, tandis que la quantité de métal obtenue augmenta, et le produit des minerais de Peséy, qui, par l’ancienne méthode de traitement, ne s’élevait, pour un quintal métrique de schlich, qu’à 40 kilogrammes de plomb et 0k, 11 c. d’argent, avec des frais de combustible et de fondage montant à plus de 14 francs , fut porté à 65 k., 70 k. et jusqu’à, plus de 71 k. de plomb et 0 k,16 d’argent, avec une dépense totale de 8 à 9 francs, malgré 1′augmentation du prix du bois.
C’est ainsi que la mine de Pesey , qui , en raison de la diminution de richesse du gîte de minerai , ne donnait plus de bénéfice, lors de son abandon en 1792, que par l’exploitation d’anciens piliers, a donné, sous la direction de M. Schreiber, des produits nets considérables dès la seconde année de son exploitation, et quoique les travaux fussent conduits de manière à préparer aussi les produits de l’avenir. Ce bénéfice s’est élevé, au bout de peu de temps, à plus de 150.000 fr. annuellement, pour un produit brut d’environ 2.600 quintaux métriques de plomb, et 560 kilogrammes d’argent.
Cependant la connaissance que l’exploitation fit bientôt acquérir des limites du gîte de Pesey, et la pénurie de bois dans le voisinage de cette mine, faisaient une loi de chercher à tirer parti des autres gîtes métallifères de la contrée, et de transporter la fonderie dans une localité qui fût à la fois plus rapprochée de forêts abondantes ainsi que des diverses mines, et d’un accès moins difficile. M. Schreiber donna à ces objets importants tous les soins qu’ils méditaient: il fit exécuter de nombreux travaux de recherche et de reconnaissance , sur les indices des gîtes métallifères déjà connus, ou découverts, par les professeurs et les élèves de l’École des Mines, dans les vallées de la Tarentaise et de la Maurienne , et il établit, dans les bâtiments de l’ancienne saline de Conflans, une usine destinée à devenir fonderie centrale pour la contrée. Une fonte d’essai y avait déjà été faite en 1813, et quelques-unes des nouvelles mines s’annonçaient comme devant devenir des exploitations productives, lorsque les événements de 1814 et 1815 causèrent d’abord la suspension d’une partie des travaux des divers établissemens dépendant de l’École des Mines , et firent perdre enfin à la France cette Ecole et toute la Savoie. M. Schreiber, secondé efficacement par MM. les ingénieurs Hérault et Gardien, parvint, avec beaucoup de peine, à sauver les produits des établissements qu’il dirigeait , et le matériel de l’École. Il resta à Pesey et à Moutiers, malgré le désagrément inséparable d’une semblable position, tant que sa présence put y être utile à l’Administration, et il ne rentra en France qu’en mars 1816.
Depuis longtemps Français par le coeur, et attaché par les liens d’une reconnaissance particulière à la famille de nos Rois, M. Schreiber avait vu la restauration avec joie ; il refusa de rester en Savoie, où le gouvernement sarde lui offrait un traitement plus considérable que celui qu’il pouvait conserver dans sa patrie adoptive, traitement qui était hors de proportion avec les émolumens accordés par ce gouvernement à tous les fonctionnaires publics, et qui prouvait l’importance qu’on attachait à conserver l’habile directeur de Pesey. M. Schreiber voulut consacrer les dernières années de sa vie au service du Souverain qui l’avait attiré en France dans sa jeunesse, et qui avait su dès lors apprécier son mérite et son dévouement. Il avait été promu, depuis 1813, au grade d’Inspecteur divisionnaire : on le chargea, selon son désir, de l’inspection de la 4e. division minéralogique , dont le ehef-lieu fut, sur sa demande, établi à Grenoble, et il se retrouva avec plaisir fixé dans cette ville, où il avait contracté de nombreuses liaisons d’amitié pendant son long séjour aux mines d’Allemont. Son existence y fut heureuse, et entourée de la considération qui lui était due. En 1820, le Roi le nomma chevalier de la Légion d’Honneur, et lui accorda des lettres de naturalisation. Vers la même époque , il fut chargé d’une mission spéciale dans le département de la Loire, relative au développement de la nouvelle industrie mînéralurgique créée dans cette contrée par M. de Gallois. Il a fait aussi, de 1816 à 1824, plusieurs voyages en Savoie, pour revoir les mines qu’il avait rendues si florissantes et les amis qu’il y avait laissés. Enfin, affaibli par l’âge et par les infirmités, il demanda sa retraite en 1824 ; elle lui fut accordée, avec le brevet d’Inspecteur général honoraire, qui lui conservait voix délibérative au Conseil général des Mines. Mais le Conseil n’a pu profiter de sa coopération et de ses lumières ; M. Schreiber est resté à Grenoble, où il n’a joui que peu de temps des douceurs du repos. Une maladie longue et douloureuse y a terminé son honorable carrière : il est mort, le 10 mai 1837, entre les bras de M. l’ingénieur Gueymard, qui , depuis plus de dix ans , regardait comme un bonheur de vivre dans son intimité, et avait pour lui des sentiments aussi tendres que respectueux.
Les bornes de cette notice ne nous ont permis que de chercher à donner une faible idée des services que M. Schreiber a rendus à l’art des mines. Nous avons dû presque entièrement passer sous silence les travaux scientifiques qui lui avaient acquis dès sa jeunesse une réputation méritée. Nous rappellerons seulement que les richesses minéralogiques nombreuses et variées que renferment les montagnes de l’Oisans, ont presque toutes été découvertes pendant le séjour de M. Schreiber dans ce canton, et qu’il a beaucoup contribué à les faire connaître et apprécier, tant par les belles collections de minéraux de l’Oisans qu’il a recueillies et répandues dans le monde savant, que par les mémoires qu’il a insérés dans le Journal de Physique en 1784, 1786, 1788, 1790 et 1792, ainsi que dans le Journal des Mines de 1799, sur la montagne des Chalanches, sur les mines de cette localité, sur la mine d’or de la Gardette, sur un fer natif trouvé à Oulle et sur une zéolithe , sur le mercure coulant trouvé dans la mine d’Allemont, et sur la mine de mercure de Saint-Arey. Nous avons cité la plupart des autres travaux dont il a enrichi le Journal des Mines. Lorsque, à la fin de 1795, le gouvernement français conçut l’heureuse idée de réunir, en un seul corps, les principales illustrations littéraires et scientifiques, échappées aux orages révolutionnaires , M. Schreiber fut nommé correspondant de l’Institut national ; il est resté en 1815 correspondant de l’Académie royale des Sciences ; il était aussi affilié à plusieurs sociétés savantes de divers pays.
Les vertus privées de M. Schreiber le rendaient plus recommandable encore que ses talents ; son âme était généreuse et sa bienfaisance active. En 1811, au moment d’une réjouissance publique , il apprit qu’un jeune enfant venait d’être privé de sa mère par un accident, et restait sans ressource: son coeur adopta sur-le-champ cet infortuné; il le plaça chez un maître ouvrier, et lui assura des moyens d’existence et une profession honnête. 11 réunissait d’ailleurs à une bonté parfaite une douce aménité et une grande modestie. De telles qualités n’excitent pas seulement l’estime, et M. Schreiber était aimé de toutes les personnes qui avaient avec lui quelques relations. Dans le corps qui s’honorait de le compter au nombre de ses membres, il avait inspiré un attachement universel, d’autant plus remarquable que, constamment éloigné, depuis très longtemps, de la plus grande partie de ses camarades, on l’aimait presque sans le connaître, même sans l’avoir jamais vu. Mais les ingénieurs élèves de l’École de Pesey lui avaient voué un attachement tout filial, et ceux qui depuis leur sortie de cette Ecole ont été séparés de lui pendant plus de vingt années, ne prononcent encore son nom qu’avec attendrissement. Des sentiments analogues existent sur les Etablissements qu’il a dirigés, dans les lieux qu’il a habités; et le 1er. juillet 1825, lors de l’ouverture de l’Ecole royale de minéralogie, instituée à Moutiers par S. M. le Roi de Sardaigne, les administrateurs chargés de cette inauguration ont rendu un hommage public au directeur de l’ancienne Ecole française, dont le portrait a été placé , avec solennité, dans la salle des exercices des élèves.
Jean -Godefroy SCHREIBER (1746-1827)
Mining engineer . Director of the School of Mines Pesey -Moutiers . Elected March 5, 1796 non-resident partner of the 1st class of the National Institute ( Academy of Sciences) , natural history and mineralogy section member .
Obituary extracted from the ANNALS OF MINES, 1827 , pages 621-628
Jean -Godefroy SCHREIBER,
INSPECTOR GENERAL FEE IN MINES ROYAL BODY
BY M. Bonnard , Divisional Inspector , Secretary of the General Council of Mines
Jean -Godefroy SCHREIBER, born Boberschau near Marienberg , Saxony, August 5, 1746 , was the ninth child of a single miner , which , despite its poverty , raised his large family quite well for several of his son have deserved to be honorably placed as construction managers or foremen in some of the largest holdings of Saxony. One whose Royal Mines France regrets this time loss , was distinguished in his own country from the beginning of his career, and after , like all minor son of Saxony and Hartz , spent his childhood in workshops washing and early youth in handicrafts for mines, it was deemed worthy , at the age of twenty-four , to be sent to the Mining Academy Freiberg , to hone his instruction , especially with regard to the mechanical preparation of ores, and to acquire the necessary theoretical knowledge officer mines . In this famous school , where he studied for two and a half years under Carpenter , Loemmer and Richter, he gained the respect and friendship of his master , as well as leaders of the Administration of Mines, and the end of 1772, he was placed, as surveyor ( Markscheider ) and assessor to the Board of Mines districts Johanngeorgenstadt and Schwarzenberg . In 1776 , Baron Trebra (since general superintendent of mines of Saxony ), which already honored the young Schreiber of the special friendship that he retained throughout his life, sought and obtained to take him in the duchy of Weimar , where he was responsible for recognizing the opportunity and the best ways to restore the activity of Ilmenau mines. Mr. Schreiber took an active part in the operation , conducted as a juror ( geschworner ) , the work of several farms , and pitched in 1776 and 1777 , a mineralogical map of the district map that was engraved in Dresden, published in 1781 , with some notes on the work of its author in the history of Ilmenau mines, mines by Councillor Voigt , who , in the judgment of the most famous German mineralogists of the present day , is still the best document we possess this land.
At the same time , S. A. R. SIR, Comte de Provence ( afterwards Louis XVIII) , who loaded the ambassador of France at the court of Saxony seek voter sending an officer highly educated mines for lead and silver mines gold Dauphine which he was granted, Mr. Schreiber was the subject of the honorable designation of his sovereign, and he arrived in France , with a minor master of his choice, in September 1777. He immediately took the direction Allemont silver mine , located in the mountain Chalanches , near the town of Oisans . The multiplicity of small veins in this locality , lack of consistency and the many accidents of their appearance , offer the use of constantly recurring problems , which require the whole science of skillful engineers and all the tact of a minor exercised; but Mr. Schreiber met these two qualities in an eminent degree : research were multiplied endlessly and art directed by him in every way, and they were often recognize new productive lodgings, when the houses , until then exploited to advantage became sterile or disappeared completely . It is this active scheme at the able leadership of metallurgical processes , processes that Mr. Schreiber made known from the X volume of the Journal of Mines, and the spirit of order and economy that brought throughout his administration, he had the success of the large institution entrusted to him , success that began in the first year of his administration , and was continuous until a sufficient working capital was left by the enlightened administration of Prince dealer , available to the Director. This capital was about 64,000 francs , and a few years have sufficed to cover the initial expenses of the company, the products of the farm then rose annually until 1792 , more than 25 100 beyond expenses. This benefit would probably be even greater if the use of larger sums would have allowed more extensive work , he declined the contrary, and soon ceased , when, following the emigration of the Prince, the mine was operated account administration areas , which are devoted annually that are too modest . However, Mr. Schreiber still continued for ten years directing the establishment and alternate as much as possible to the lack of resources that he gave and the extreme volatility of ore deposits skill , expenditures surpassed very little revenue, and the mine and mill were maintained until 1802 in perfect condition. Mr. Schreiber also conducted in 1781 and in the following years, some research work on the gold mine Gardette en Oisans : this work was interefting in that they were designed for single gold mine operated in France , they have expressed a great vein set , they produced beautiful specimens of gold and rock crystal for firms mineralogy, and a certain amount of gold, with which they struck medals but the value of these products is not sufficient to cover operating costs , the mine was abandoned in 1787.
Mr. Schreiber ‘s talents were soon generally known . In 1784 , an able minister , which the industry of Prussia , and especially the mineral industry, were indebted great progress, M.de Heynitz , tried to persuade him to move to the Prussian service and offered him the direction Tarnowitz mines in Silesia, with large enough benefits , but Mr. Schreiber resisted offers he could look as attractive to remain attached to the French Prince which gave him honorable testimonies of satisfaction, and which , according to his own words , he belonged as much by the recognition that the nature of his job. Dedication and service to the French operations were rewarded a few months later, by the title of Honorary Inspector of Mines, whose patent was issued to Mr. Schreiber June 14, 1784 . In 1787 , SIR increased his salary , which was increased to 4,500 francs , and he assured him a pension of 2,400 francs for the time when he would like to get his retirement.
Mr. Schreiber , as he wrote himself , crossed the revolution , remaining abroad for its opinion as to his actions, and containing his feelings in his heart and his regrets. In 1794, the first committee of public salvation made him one of eight inspectors of mines, which were placed at that time , under the orders of the Mining Agency , a title which was changed in 1802 against that of Chief Engineer . Although it remained at the same time director of the mine Allemont he was given in this interval , several important missions in Normandy and Brittany , as well as in the Palatinate , where he was responsible in 1795 for directing the operation mercury mines . The first volumes of the Journal des Mines contain many interesting memories of him on these establishments on silver-lead mines of Trarbach , near Trier , a coal mine in the department of Manche , and the alleged tin mine the Pious, in the same department .
A government decree of 12 February 1802 ordered the establishment of two practical mining schools , one in Geislautern , Department of Saarland , the other Pesey , department of Mont Blanc , and Mr. Schreiber was appointed , on 18 March , Director of the School of Pesey , the only one that instituât first. Mine argentiferous lead Pesey being located at the bottom of a valley of difficult access and the foot of a glacier, the headquarters of the School is established in the small town of Moutiers , 6 leagues Pesey . The mine , which was both the main offer practical instruction students object and provide its products through expenditures of the school, had been abandoned in 1792 , after a flood, and it was in 1802 in the state ‘s most complete disrepair : domestic works were drowned and largely éboulés , channels , wheels, stamp mills , tables , washing existed only in name ; buildings were crumbling , the former foreign miners had left the country, and the people had completely lost the use of underground work. However, no extraordinary measures were not granted by the government administration , for the restoration of the mine. A decrease performed on treatment of Mining Engineers of all grades appealed the expense of the company , and the talent of Mr. Schreiber did the rest. Sitting on the learned professors of the School of Moutiers , for the most part care related to the education of students , he established his habitual residence in the same mine Pesey , where he not only directed the resumption and continuation the work of the farm, but when he was the instructor of the workers of all kinds , and so suppléa everything that was missing from the locality. His skill in the mechanical preparation of ores, he studied with great care Freyberg , was particularly remarkable : he made significant improvements to the old ways , and formed himself workers to practice all operations washing , he introduced changes also happy in the mesh mode , which diminished fifth of the cost of this operation by making it much more expeditious and finally by replacing half blast furnaces, stoves first handle, which already got the same product with three tenths less fuel , then the Scottish stove, and finally the reverberatory furnace , which allowed to delete all previous screens , fuel consumption was further reduced , while the amount of metal obtained increased, and the product of ore Pesey which, by the old method of treatment , only amounted to a metric quintal schlich , only 40 kilograms of lead and 0k , 11 c . money , with fresh fuel and fondage amount to more than 14 francs , was raised to 65 k . , 70 k . and up to more than 71 k . Lead and 0 k, 16 silver , with a total expenditure from August to September francs , despite 1′augmentation wood prices .
Thus mine Pesey , which , due to the decrease in richness of the ore body , did not give more profit when it was abandoned in 1792, by operation of ancient pillars , gave, under the direction of Mr. Schreiber , substantial net revenue in the second year of its operation, and although the works were conducted so as to prepare the products of the future. This income was , after some time , more than 150,000 fr . annually for gross proceeds of approximately 2,600 metric quintals of lead , and 560 kilograms of silver .
However, the knowledge that the operation was soon acquire boundaries cottage Pesey , and the shortage of wood in the vicinity of the mine , made a law to try to take advantage of other ore deposits of the country, and carry foundry in a location that was both earlier and abundant forests of various mines , and a less difficult access . Mr. Schreiber gave these important objects all the care they meditated : he executed numerous research and recognition indices of ore deposits already known, or discovered , by teachers and students of the School Mines in the valleys of the Tarentaise and Maurienne and establishes , in the buildings of the old saline of Conflans , a plant to become central casting for the country . A melting test had been made in 1813 , and some new mines are announced as having become productive farms , where the events of 1814 and 1815 caused the suspension first part of the work of different establishments depending on the School of Mines , and did finally lose to France this school and all the Savoie . Mr. Schreiber, effectively assisted by MM . Hérault and the Guardian engineers succeeded , with great difficulty , to save products from companies he headed, and equipment of the school. He remained in Pesey and Moutiers , despite the inconvenience inseparable from a similar position , as his presence could be useful to the Administration , and he returned to France in March 1816.
Long French by heart, and tied by the bonds of a special recognition to the family of our Kings, Mr. Schreiber had seen the restoration with joy, he refused to stay in Savoy, where the Sardinian government offered him more treatment significant that he could keep in his adoptive homeland, treatment that was out of proportion to the emoluments granted by the government to all public servants, and which proved the importance attached to retain the skilled director Pesey . Mr. Schreiber wanted to spend the last years of his life to the service of the Sovereign who had attracted in France in his youth, and had therefore been able to appreciate his merit and dedication. He had been promoted since 1813 , to the rank of Divisional Inspector : he was charged , according to his desire , inspection of the 4th . license division , the ehef town was , at his request , based in Grenoble, and he found himself with pleasure set in this city , where he had contracted many bonds of friendship during his long stay in Allemont mines. His existence there was happy, and surrounded by the consideration due to him . In 1820 , the King made him a Knight of the Legion of Honor, and gave him letters of naturalization . Around the same time , he was charged with a special mission in the department of the Loire, on the development of new mineral processing industry created in this country by Mr. Welsh . He also made from 1816 to 1824 several trips in Savoy to review the mines he had made so successful and friends he had left there . Finally, weakened by age and infirmities, he asked his retirement in 1824, she was granted with the patent Honorary Inspector General , who retained him to vote in the General Council of Mines. But the Council was unable to take advantage of its cooperation and its lights , Mr. Schreiber has remained in Grenoble , where he has enjoyed few pleasant days rest. A long and painful illness there ended his distinguished career : he died May 10, 1837 , in the arms of Mr. Gueymard engineer , who for more than ten years, regarded as a happiness to live in intimacy , and had feelings for him as tender as respectful.
The terminals of this leaflet have allowed us to try to give a faint idea of the services that Mr. Schreiber went to the art of mining . We had almost completely ignore the scientific work which he had acquired in his youth a deserved reputation. We only recall that the many and varied mineral wealth that contain the Oisans mountains , have almost all been discovered during the stay of Mr. Schreiber in this township, and has contributed significantly to the knowledge and appreciation , as by beautiful collections of minerals Oisans he collected and distributed in the learned world, by the memories he has inserted in the Journal of Physics in 1784 , 1786 , 1788, 1790 and 1792, as well as Journal of Mines , 1799, on the Mount of Chalanches on the mines of this locality on the gold mine Gardette , a native iron found Oulle and zeolite, the flowing mercury found in mine Allemont , and mercury mine of Saint -Arey . We called most other work that he enriched the Journal des Mines. When , at the end of 1795 , the French government conceived the happy idea of bringing together in a single body , the main literary and scientific illustrations, escaped the revolutionary storms, Mr. Schreiber was corresponding National Institute named and is remained in 1815 corresponding to the Royal Academy of Sciences and was also affiliated with several learned societies in various countries.
The private virtues of Mr. Schreiber made him even more advisable that his talents , his soul was generous and active charity . In 1811 , when a public rejoicing , he learned that a young child had been deprived of his mother by accident, and left destitute : his heart adopted on the spot that unfortunate , he placed in a master worker, and assured her livelihood and honest profession. Moreover, 11 met in a perfect goodness sweet amiability and modesty . These qualities not only excite esteem, and Mr. Schreiber was loved by all who had with him a few relationships. In the body which honored to count among its members, he inspired a universal attachment, all the more remarkable that constantly away for a very long time, the greater part of his comrades, he was loved almost without knowing it , even without having ever seen. But the engineering students of the School of Pesey had dedicated him a filial attachment, and those who since leaving this school have been separated from him for over twenty years, yet pronounced his name with emotion. Similar sentiments exist on establishments he conducted in the places he inhabited , and 1 . July 1825 , during the opening of the Royal School of mineralogy , established in Moutiers S. Mr. King of Sardinia, the administrators of this inauguration made a public tribute to the Director of the former French School , whose portrait was placed with solemnity in the room exercises for students.