L’exploitation des ardoises à Venosc

The exploitation of slate at Venosc

André BRUN, né à Bourg d’Oisans en 1946, habitant l’Oisans, s’appuie sur les récits, témoignages et documents que lui ont transmis son père et son grand père tous deux ardoisiers. En préparation , un ouvrage sur les Ardoisiers de montagne.

Les ardoisières en Oisans:

La géologie de l’Oisans est riche et les carrières d’ardoises y sont nombreuses. Dès la fin du 19e siècle, et jusqu’à l’avènement des sports d’hiver, on comptait des ardoisières dans presque toutes les communes de l’Oisans. L’ardoise eut même une importance non négligeable dans l’économie du canton. Les ardoisières permettaient aux hommes de rester au pays toute l’année et d’occuper les journées d’hiver alors que l’été était surtout consacré aux travaux des champs. Ils étaient des pluriactifs et étaient payés à la tache, généralement à la centaine d’ardoises. Ils possédaient deux avantages précieux :un emploi toute l’année et une retraite payée par la caisse autonome des mines. Au maximum de leur activité lors de la reconstruction du nord de la France après 1918 et la grande guerre les ardoisières d’Oisans employaient près de 500 ouvriers. Les ardoisiers fabriquaient environ 1000 ardoises par jour et par personne.

A chacun sa tâche :

Les ardoisiers ne partageaient pas tous la même tâche :les mineurs étaient chargés d’extraire les blocs de schiste de la montagne soit dans des carrières (à ciel ouvert)ou en creusant des galeries.
Les autres parfois appelés fabricants, les mollets emmitouflés de vieilles toiles et montés sur de gros sabots de bois fendaient les blocs appelés repartons, puis les taillaient à l’aide d’une (tailleuse angevine)ou (machine à rondir). On fabriquait aussi des ardoises d’écolier dont l’encadrement en bois se faisait à bourg d’Oisans derrière la gare d’où elles étaient chargées sur les wagons du train (le Tacot) qui reliait Bourg d’Oisans à Grenoble. Les ardoises n’étaient pas toutes de même qualité selon leur lieu d’extraction, mais d’une manière générale, les ardoises d’Oisans étaient réputées. Certaines servirent même à couvrir une aile du château de Versailles ! Leur absence de pyrite de fer les destinait particulièrement aux régions méridionales. (La présence de pyrite de fer, en rouillant au contact de l’air marin laisse apparaître un petit trou qui occasionne une fuite.)

L’évolution de l’ardoisière:

L’ardoisière de Venosc a connu son apogée dans les années 1920/1930 lors de la reconstruction du nord est de la France après la première guerre mondiale. Puis petit à petit, les matériaux de substitution, l’avalanche de 1951 et la création d’une station de ski (aujourd’hui les Deux Alpes ) ont entraîné la fermeture de l’ardoisière. L’ardoisière de Venosc ferma en 1972,les sports d’hiver, offrant de meilleures situations et de meilleurs revenus. Aux alentours des années 1930 on comptait prés de cinquante ouvriers. Pour se rendre à l’ardoisière, il fallait selon que l’on habitait le haut ou le bas du village entre vingt minutes ou prés de ¾ d’heures de marche dans parfois prés d’un mètre de neige dans un sentier que seuls hommes et mules pouvaient emprunter. Pour acheminer les ardoises, ainsi que le matériel nécessaire aux ouvriers, on utilisait un petit téléphérique dont on trouve encore quelques vestiges dans le village. Il suffisait de charger la benne et de la freiner à l’aide d’un câble tracteur qui par contrepoids remontait la benne vide.
L’extraction des ardoises

Dans un premier temps, elles se firent à  » ciel ouvert « , il s’agissait de creuser à même la montagne d’immenses cavités desquelles on extrayait les blocs. Ce procédé avait l’inconvénient d’être exposé aux intempéries et de favoriser le gel de la roche, ce qui occasionnait beaucoup de pertes, car le schiste gelé ne se travaille plus. A partir de 1930 on commença à creuser des galeries qui s’enfonçaient horizontalement dans la montagne, puis arrivé dans le filon on procédait de la même manière que pour les ardoisières de plaine. La fabrication se faisait cependant toujours à l’extérieur. Les conditions étaient dures, car on travaillait dans des abris sommaires qui n’étaient pas fermés. L’hiver la température frisait parfois les moins vingt degrés. Les ouvriers étrangers au village étaient en partie logés chez le  » patron « .

Rapide historique:

Des 1750 : exploitation artisanale à ciel ouvert
Après 1914 : Exploitation industrielle, une micro centrale fournit le courant de la mine.
En 1927 une avalanche fait deux morts et d’énormes dégâts.
Vers 1930 creusements des premières galeries Directeur M Barthès.
Entre 1930 et 1938, production d’ardoise et crayons d’écoliers. encadrement et finitions sont terminés à Bourg d’Oisans.
Pendant la deuxième guerre mondiale la production s’arrête.
M Etienne Martin redonne vie à l’ardoisière en 1947.
Dans les années 50 l’axe économique de la vallée se déplace vers le plateau des deux alpes (Alpe de Venosc).
En 1951 une autre avalanche fait de nouveau des dégâts considérables.
Aujourd’hui le site se reboise. Un ancien ardoisier aurait du mal à reconnaître son lieu de travail, même si l’on aperçoit encore des wagonnets, des tronçons de voies, des repartons et des ardoises sous le télécabine de Venosc au niveau des pylônes 10 et 11.

Géologie

Le schiste ardoisier

L ‘ardoise provient d’une roche naturelle (phyllade) de nature schisteuse caractérisée par sa fissilité, d’où l’on peut tirer des plaques qui, après façonnage, servent principalement à couvrir les bâtiments et que par extension il est d’usage courant d’appeler  » ardoises « . Cette roche est constituée d’anciennes boues (pélites)qui se sont déposées lentement sur des fonds marins en zones calmes et peu profondes. Il s’agissait de dépôts formés de sédiments de nature siliceuse, calcaire ou argileuse. Ces dépôts ont été pris dans l’immense mouvement de l’écorce terrestre qui se sont succédés en différents endroits marquant les cycles orogéniques. Le métamorphisme régional, suivi d’un lent refroidissement, a laissé en place d’importants gisements de schiste avec des qualités ardoisières variables selon les conditions de leur formation. Ces matières en quantité plus ou moins abondantes ont d’abord été comprimées par tassement en couches horizontales, sous les épaisseurs croissantes d’un recouvrement rocheux souvent considérable. Ces boues encore à l’état plastique, ont reçu ensuite leur caractère de schistosité en subissant une sorte de laminage sous l’effet des poussées orogéniques intenses. Le phénomène à été accompagné d’une recristallisation orientée de certains minéraux (phyllithes) par une augmentation de la température d’où  » plan de fissilité  » Ce phénomène explique que l’ardoise peut être fendue ou divisée en fines feuilles ou en dalles d’épaisseur plus importante.  » La poussée orogénique est la force exercée par la formation des montagnes « .

D’après  » l’ardoise de France et d’Espagne, J.P. drevet  »

André BRUN was born in Bourg d’Oisans in 1946, living in the Oisans, is based on the stories, testimonies and documents that have passed him by his father and grandfather both slate. In preparation, a book on Slate Mountain.

The slate en Oisans

The geology of the Oisans is rich and slate quarries are numerous. From the late 19th century until the advent of winter sports, there were the slate in almost all towns in the Oisans. The slate was even a significant importance in the economy of the Township. The slate allowed the men to stay at home all year and occupy the winter days while summer was especially devoted to the fields. They were pluripotent, which was paid to the spot, usually in the hundreds of slates. They had two important advantages: a year-round job and a pension paid by the independent fund mines. At the peak of their activity during the reconstruction of northern France after 1918 and the Great War the slate d’Oisans employed nearly 500 workers. The slate slates manufactured about 1000 per day per person.

To each his task:

The slate did not share all the same task: minors were charged with extracting shale blocks of the mountain or in quarries (above ground) or by burrowing.
Other manufacturers sometimes called, calves wrapped old canvas and mounted on large wooden clogs cleft blocks called out again, and then carved using a (Seamstress Anjou) or (machine rondir). It also manufactured slates schoolboy whose wooden frame was done behind the village of Oisans Station where they were loaded on wagons of the train (the Tacot) linking Bourg d’Oisans to Grenoble. The slates were not all of the same quality as their extraction site, but in general, the slates were deemed d’Oisans. Some even served to cover a wing of the Palace of Versailles! Their lack of iron pyrite particularly destined to the southern regions. (The presence of pyrite in rusting in contact with the sea air reveals a small hole causes a leak.)

The evolution of the slate:

The slate of venosc peaked in the years 1920/1930 during the reconstruction of the north east of France after the First World War. Then gradually, materials substitution, the avalanche of 1951 and the creation of a ski resort (now Deux Alpes) led to the closure of the slate. The slate of venosc closed in 1972, winter sports, offering better conditions and higher incomes. Around 1930 there were nearly fifty workers. To get to the slate, it was claimed that the top or bottom of the village we lived among twenty minutes or nearly ¾ of operating hours in sometimes almost a meter of snow on a trail that only men and mules could borrow. To transport the slates and the necessary equipment to workers, a small cable which there are still some vestiges in the village were used. It was enough to load the dumpster and braking with a tractor counterweight cable going up the empty bucket.
The extraction of slate

At first they were ordered to « open », it was to dig into the mountain huge cavities which blocks were extracted. This method had the disadvantage of being exposed to the elements and promote the freezing of the rock, which caused many casualties because the shale frozen only works more. From 1930 they began to dig tunnels that sank horizontally into the mountain and arrived in the vein we proceeded in the same manner as the plain slate. However, manufacturing was still outside. The conditions were tough because we worked in makeshift shelters that were not closed. In winter the temperature sometimes verged least twenty degrees. Foreign workers in the village were partly housed in the « boss ».

Brief History:

1750: artisanal opencast
After 1914: Industrial Operations, a micro station provides power to the mine.
In 1927 an avalanche killed two and massive damage.
Around 1930 the first excavations galleries Director M Barthes.
Between 1930 and 1938, production of slate pencils and school children. framing and finishes are completed in Bourg d’Oisans.
During WWII production stops.
M Etienne Martin revives the slate in 1947.
In the 50s the economic axis of the valley moves plateau two alps (Alpe venosc).
In 1951 another avalanche is again considerable damage.
Today the site is reforested. A former slate would hardly recognize his workplace, although there are still trucks, sections of the tracks, start again and slates under the gondola at venosc pylons 10 and 11 can be seen.

Geology

The slate schist

Slate comes from a natural rock (phyllite) of shale natural characterized by its fissility, which can be drawn plates which, after shaping, used primarily to cover the buildings and by extension it is customary current called « slates ». This rock is composed of old sludge (mudstones) that were deposited slowly over the seabed in calm, shallow areas. It was formed sediment deposits of siliceous limestone or clay. These deposits were made ​​in the vast movement of the Earth’s crust that have succeeded in different parts marking orogenic cycles. Regional metamorphism, followed by slow cooling, left up large deposits of shale with varying qualities slate under the conditions of their formation. These matters in greater or less abundant were first compressed by packing in horizontal layers, with increasing often large rock cover thickness. The sludge still in a plastic state, then cleavage of received character undergoing a sort of rolling as a result of intensive extensive erogenic. The phenomenon was accompanied by a direction of some minerals (phyllithes) by increasing the temperature from which « plan fissility » This explains that the slate can be divided or split into thin sheets or slabs of recrystallization greater thickness. « The orogenic thrust is the force exerted by the formation of mountains. »

According to  » l’ardoise de France et d’Espagne, J.P. drevet  »