Les chevaux dans les mines

Horses in the Mines

Dans les mines les chevaux furent tout d’abord utilisés au jour sur le « carreau ». Ils étaient le « moteur » du seul moyen de transport, avec la voie fluviale.
Sur le carreau, depuis le XVI° siècle, les chevaux sont attelés aux manèges pour l’exhaure de l’eau, et un peu plus tard, pour la remontée du charbon au tonneau. Ils sont attelés à un système qui comporte un ou plusieurs tambours autour desquels s’enroulent et se déroulent les cordes de chanvre autorisant la remontée des tonneaux.
A Vieux-Condé, le cheval arrive dans les galeries de roulage souterraines vers le milieu du XIX° siècle. A ce moment, il est exclusivement affecté à la traction des trains, généralement composés d’une dizaine de berlines. Avant sa descente au fond, le roulage était assuré par des mineurs, les « hercheurs », qui poussaient chaque berline depuis le front de taille jusqu’aux puits d’extraction. Mais bien entendu, une partie des chevaux reste employée au jour pour le transport.
Ce n’est qu’au lendemain de le seconde guerre mondiale que les événements historiques et surtout les améliorations apportées aux systèmes de traction par les différents types de locomotives vont remettre en cause la rentabilité des chevaux de mine.
Ces chevaux, souvent de puissants ardennais, étaient descendus, castrés, à l’âge de quatre ou cinq ans.
Mais comment opère-t-on pour descendre un cheval dans une fosse? La descente par le puits est particulièrement difficile, à moins que la cage ne soit suffisamment grande; ce qui n’est pas le cas au siècle précédent. Sinon on emploie un fort filet de sangles ou des courroies dont on enveloppe le cheval en le faisant coucher des quatre pieds sur un lit de paille. On suspend ensuite l’animal au câble sous la cage et on le descend dans une situation verticale, assis sur sa croupe et les jambes repliées. Ordinairement cette manoeuvre s’opère facilement, car, paralysé par la peur, l’animal ne fait aucun mouvement. Dès qu’il sent le sol manquer sous lui, il reste stupéfié, l’œil agrandi et fixe; son effroi est même si grand qu’on le croirait mort lorsqu’il arrive en bas. A l’accrochage dans la galerie, le cheval reprend peu à peu ses sens, se remet de ses émotions et rapidement il s’adapte à ce milieu exceptionnel. Cependant il arrive parfois qu’un cheval se refuse à cette adaptation; il ne reste plus alors qu’à le remonter.
En tous cas ceux qui sont dressés se meuvent parfaitement dans cette éternelle obscurité. Vite habituées à leur nouveau métier, ces intelligentes bêtes savent reconnaître leur parcours à fond, évitant les points dangereux, baissant la tête devant les bois qui menacent de tomber, s’arrêtant aux portes d’aérage, à certaine distance, afin de laisser au conducteur ou au gamin qui veille, l’espace nécessaire pour l’ouverture de la porte, ou, quand c’est un vieux serviteur qui a de nombreuses années de service, il passe en poussant la porte de lui-même. Les chevaux évitent avec beaucoup de soin, dans les garages, les rencontres des trains. Il arrive que ces excellentes bêtes aident leur conducteur avec leur poitrail et leurs genoux.
En général, ces auxiliaires de l’homme, ces « mineurs à quatre pattes » étaient soignés comme ils le méritaient. Leur écurie était vaste et bien aérée, et la litière y était souvent renouvelée. Leur nourriture, d’excellente qualité, se composait de sept à dix kilos d’avoine mélassée par jour avec un ratelier garni de bon foin. Si nous visitons cette écurie souterraine à l’heure où les chevaux mangent, nous voyons qu’ils sont là paisibles et heureux, dans une température toujours constante. Qui sait, après tout, s’ils ne préféraient pas le séjour dans cette atmosphère peu variable à celui des rues des villes ou des routes des campagnes, par le soleil ou le vent, la pluie ou la neige. Aussi dans ce milieu, ils devenaient gras et dodus, et leur poil s’allongeait et reluisait.
Cette grande écurie pouvait, dans certaine fosse, contenir une trentaine de chevaux dont une vingtaine travaillaient au poste du matin uniquement, les autres étaient employés au poste de l’après-midi pour le transport du matériel ou des berlines de terre. Certains étaient au repos.
A l’arrivée des conducteurs au poste du matin, les chevaux s’ébrouaient, l’écurie s’éveillait. Chaque cheval avait son nom inscrit sur une plaque au mur avec son numéro matricule; la première lettre du nom donnait l’âge de l’animal.
Le cheval, comme le mineur, avait son harnachement propre: collier, barrette de protection du front, oeillères et divers éléments pour protéger ses flancs éventuellement.
Lorsque le « méneu-d’ quévau » rejoignait son compagnon de travail, il lui parlait en patois, lui donnait quelques caresses sur l’encolure. Dés que le cheval avait reconnu sa voix, le contact était pris, le couple était reformé pour une journée de travail. Généralement, les chevaux n’acceptaient pas de travailler avec n’importe quel ouvrier. Au départ, ils reçoivaient un sucre, une pomme, une tartine, une orange etc.
Les chevaux bien nourris n’étaient pas maltraités. Ils paraissaient « humaniser » la fosse. En outre, un garde d’écurie assurait une permanence près des chevaux qui ne travaillaient pas le dimanche ni les jours fériés.
Sans doute l’introduction du cheval dans la mine, comme moyen de traction, marquait déjà un progrès; mais après le cheval, c’est la locomotive qui est descendue au fond de la fosse, et même successivement des moteurs électriques puis différents types de diesel. Il semble que peu à peu, les progrès accomplis à la surface de la terre devaient refluer vers ses entrailles. Mais le plus grand progrès apporté à la traction mécanique est certainement dû à l’usage de l’électricité.
Au fond, le cheval n’était pas le seul animal; les souris étaient nombreuses. Elles étaient descendues avec le fourrage, c’est pourquoi il y avait souvent, à l’écurie un autre compagnon du garde: un ou plusieurs chats. Ces félidés faisaient non seulement la chasse aux souris dans les écuries, mais ils tenaient également « compagnie » aux chevaux.

In mines horses were first used to light the  » tile  » . They were the « engine » of the only means of transport , with the waterway .
On the floor, since the sixteenth century , the horses are hitched rides to the pumping of water, and a little later, the rise of coal barrel. They are coupled to a system which comprises one or several drums around which the wind and unwind hemp ropes of lift allowing the casks .
At Vieux-Condé , the horse arrives in the underground galleries running around the middle of the nineteenth century. At this point, it is exclusively engaged in the train traction , usually composed of a dozen saloons. Before his descent to the bottom , rolling was provided by minors,  » hercheurs  » which grew each sedan from the front waist to the pits . But of course , some horses still used the day for transport.
It was only after the Second World War as historical events and especially improvements in traction by the different types of locomotives will undermine the profitability of horses mine .
These horses often powerful Ardennes were down , castrated at the age of four or five years.
But how does it operates to get a horse into a pit? The descent through the well is very difficult , unless the cage is large enough , which is not the case in the previous century . If one uses a strong net straps or belts with the horse is wrapped in the bed making four feet on a bed of straw. We then hung the animal in the cage cable and lowered into a vertical position , sitting on its rump and legs folded . Usually this operation is performed easily because , paralyzed by fear , the animal is no movement. As soon as he felt the ground beneath him miss , he remains amazed eye enlarged and fixed , his fear is so great that even death would believe at Bottom . In hanging in the gallery, the horse gradually regains his senses, is recovering from his emotions and quickly adapts to this exceptional environment . However sometimes a horse refuses to this adaptation there remains then to the back .
In any case, those who are prepared to move perfectly in this eternal darkness. Quickly accustomed to their new job, these intelligent animals can recognize their course thoroughly, avoiding dangerous spots , lowering his head to the woods that threaten to fall , stopping the ventilation doors at some distance , to allow the driver or the kid who watches the space required to open the door, or when it is an old servant who has many years of service , he spent pushing the door itself. Horses avoid carefully , garages , meeting trains. Sometimes these animals help their excellent driver with their chest and knees .
In general, these ancillary rights, these « minor fours  » were treated as they deserved . Their team was large and airy , and the litter was often renewed . Their food , excellent quality , consisted of seven to ten pounds of oats molasses per day with a rack filled with good hay . If we visit the underground stable at a time when horses eat , we see that there are peaceful and happy, always in a constant temperature. Who knows, after all, they do not prefer to stay in this little variable than the city streets or roads rural atmosphere by the sun or the wind, rain or snow. Also in this environment, they became fat and plump , and their hair grew longer and shone .
This large team was in some pit, contain thirty horses with twenty working in the morning shift only , others were employed in the position of the afternoon to transport equipment or sedans earth. Some were at rest.
With the arrival of the morning shift drivers , horses snorted , the team awoke . Each horse had his name on a plaque on the wall with its serial number , the first letter of the name gave the age of the animal.
The horse , as a minor, had its own harness : necklace , barrette protection front blinkers and other items to protect its flanks possibly .
When  » Meneu – of quévau  » rejoined his companion work, he spoke in dialect , gave him a few caresses the neckline. As soon as the horse had recognized his voice contact was made ​​, the couple was reformed for a day’s work . Generally, the horses are not willing to work with any worker . Initially, they reçoivaient a sugar, an apple, a sandwich, an orange etc. .
The well-fed horses were not mistreated . They seemed to  » humanize  » the pit. In addition, a care team ensured permanence near the horses who did not work on Sundays or public holidays.
Undoubtedly the introduction of the horse in the mine, as a means of traction, already was an improvement , but after the horse is the locomotive that has fallen to the bottom of the pit, and even turn the electric motors and various types of diesel . It seems that gradually progress to the surface of the earth would flow back into her womb . But the greatest progress made ​​to mechanical traction is certainly due to the use of electricity .
Basically, the horse was not the only animal , mice were numerous. They had come down with the feed , so there was often the team another companion guard : one or more cats. These felines were not only hunting for mice in the stables, but they also held « company » to horses.