Xavier Jouvin (Grenoble, 1801 – 3 mars 1844) était le cadet d’une dynastie de maîtres gantiers grenoblois. Il était l’enfant issu du troisième mariage de Claude-Étienne Jouvin. Xavier a commencé son apprentissage de gantier chez son grand-oncle Hugues Jouvin à Grenoble, puis il a travaillé avec son père à Versailles et à Paris. Finalement, il est retourné à Grenoble entre 1818 et 1820 pour étudier, notamment la mécanique et l’industrie textile, avant de revenir à Paris.

Il a poursuivi son activité de gantier entre Grenoble et Versailles jusqu’en 1830, tout en s’associant avec son oncle Jean-Baptiste Jouvin en 1825. Xavier s’est particulièrement intéressé à la découpe des gants, ainsi qu’à la menuiserie et à la forge.

Il a étudié l’extensibilité des peaux et la forme des mains, les classant en 322 types et 32 tailles. C’est à partir de là qu’il a inventé le calibre, un outil utilisé pour mesurer et déterminer la taille des gants.

Il dépose un brevet en 1832 et 1834 et obtient l’exclusivité de son système qui rend la coupe plus précise.
En 1838, il perfectionne son système avec la « main de fer », un emporte-pièce à la forme du calibre qui permet de découper 6 gants à la fois et obtient un nouveau brevet et surtout une médaille de bronze à l’exposition industrielle de Paris de 1839.
La mécanique, (taille, patron, emporte-pièce, grande série) entre dans la ganterie d’autant plus facilement que les gants sont moins chers, plus seyants et de meilleure qualité.
À la mort de son oncle et afin de faire face à la demande, il s’associe avec son demi-frère aîné Claude-Joseph Jouvin, dit Claude, qui jusque là avait trouvé Xavier « rêveur ».
Leurs deux maisons de ganteries s’accroissent et les Jouvin s’enrichissent.
Claude est à Paris et Xavier à Grenoble, où il acquiert l’ancien prieuré de Saint-Laurent pour installer ses ateliers.
Conscient que son système met en difficulté les coupeurs gantiers, Xavier Jouvin reverse à partir de 1841 une part des bénéfices de ses coupes à la Mutuelle d’entraide des gantiers grenoblois (première société mutuelle fondée en 1803 par André Chevalier).
Xavier Jouvin, mari de Thérèse Rey, n’a eu qu’une fille unique, Adèle Marie Rose, qui épousa Édouard Rey, futur sénateur-maire de Grenoble, donnant le nom de Rey-Jouvin à sa famille.
Xavier Jouvin est enterré au cimetière Saint-Roch de Grenoble.
Extrait de Wikipedia