La cimenterie du Genevray

Patrimoine industriel

Le four à chaux ou chaufour est une catégorie de four à calcination dans lequel on transforme le calcaire en chaux par calcination et accessoirement où l’on cuit la céramique. C’est généralement un ouvrage vertical fixe et ouvert par le haut, mais on trouve également des fours horizontaux et rotatifs. La fabrication de la chaux constitue l’art du chaufournier.

En 1812 pour la construction du pont de Souillac (Lot) Louis Vicat ingénieur des Ponts et Chaussées met au point une chaux hydraulique mélange et de chaux prenant dans l’eau en quelques jours.
Cela provoquera une ruée vers la pierre a ciment qui sera favorable à la région grenobloise qui offre des gisements de calcaire argileux de bonne qualité.
En 1817 Louis Vicat polytechnicien découvre le dosage precis entre calcaire et argile pour obtenir un ciment faisant prise sous l’eau.
Dans les années 1850 son fils Joseph Vicat fonde la société qui portera son nom et fabrique un ciment qu’on appellera ciment prompt qui se caractérise par une prise rapide et sa couleur particulière.
Ce ciment s’exportera dans le monde entier.
Il doit cette découverte aux essais de cuisson de calcaire argileux qu’il effectue en 1853.
La montagne d’Uriol étant constitué de d’un mélange de calcaire et d’argile dans des proportions correctes pour fabriquer du ciment.

L’année 1857 au mois de février verra la construction d’une usine sur le site de Genevray à Vif par Louis Vicat fils de Joseph Vicat.
Le calcaire est extrait de la carrière de Champrond, celui-ci est transporté dans des tombereaux jusqu’à l’usine du Genevray.
Là la pierre est cuite par la méthode de la double cuisson mis au point par Louis Vicat dans les fours biberons.
Une batterie de 42 fours à chaux sont chargés à la main avec une couche de calcaire une couche de briquette d’anthracite de la Mure.

La cuisson dure 8 jours le défournement ayant lieu au bout de ce laps de temps.
La pierre cuite est ensuite broyé finement dans 8 moulins qui utilisent la force de la Gresse
Louis Vicat fera construire de nombreuses maisons en effet il fallait bien loger les ouvriers nécessaires au fonctionnement et à l’approvisionnement de son usine.
Des mineurs pour extraire la pierre à chaux, des personnes pour la transporter et des ouvriers pour la travailler.
De tout cela il ne reste plus grand chose aujourd’hui l’ancienne maison du directeur de l’usine ayant squatté et surtout vandalisé, sur le site on peut voir aussi une batterie de fours biberons, a ce jour le site est inaccessible.

En 1909 les fours biberons sont abandonnées au profit de 2 fours plus modernes produisant 30 tonnes par jour de ciment.
Le transport par tombereaux du calcaire ne pouvant plus convenir un transporteur aérien par câble ou télébennes sera construit en 1911 entre la carrière de Champrond et l’usine Nord le calcaire étant ensuite transportée par voie étroite jusqu’à l’usine.

L’année 1928 verra l’installation d’un four rotatif en voie humide ce qui augmentera la capacité de production.
Pour répondre a la demande toujours croissante de calcaire un nouveau téléphérique sera construit cette fois entre la carrière de Champrond et l’usine du Genevray en 1928
En 1953 puis 1958, on construira encore des fours droits, des broyeurs sécheurs
Les habitants du Genevray se souviennent encore de la poussière de ciment l’usine sera finalement démantelé en 2000.
Il ne faut pas croire que Vicat fut le seul à exploiter les gisements de la vallée de la Gresse.
Entre 1850 et 1860 on dénombre pas moins de 4 centres de fabrication mais en 1880 il n’en restera plus que deux.
Le premier est celui dont on vient de parler avec son suisne de Genevray qui fournissait des ciments artificiels à prise lente dit ciment Portland
Le second est Anatole Berthelot qui s’installera n 1882 à Champa ou il exploiter une carriere souterraine depuis 12 ans.
Républicain de la première heure (il est l’ami des Poulat et Edouard Rey), il arrive dans ce village avec toutes ses convictions démocratiques et sait les faire passer puisqu’en 1884 (deux ans seulement après son installation au Champa), il est élu maire du Gua.
Toujours choisi comme délégué sénatorial, il sera aussi dès 1890 délégué cantonal,
puis en 1901 conseiller général.
Plus populaire que jamais auprès de ses administrés auxquels il se mêle volontiers (il est le président d’honneur de la plupart des sociétés du Gua dont il est souvent le fondateur et le généreux donateur), Anatole Berthelot sera reconduit régulièrement en tête de la municipalité, et cela jusqu’à la fin de sa vie.
Cependant sa vie publique ne lui fera pas négliger l’exploitation familiale qu’il dirige avec paternalisme
(il y fonde une caisse de secours immédiat gérée par les ouvriers et entretenue par lui seul).
Travailleur acharné, bon administrateur, il donnera de l’expansion à la cimenterie (150 ouvriers en 1882) et sera près de 40 ans plus tard le concurrent le plus sérieux de Vicat qui finira par l’absorber en 1920.
A partir de cette date Vicat qui vient de modifier son statut juridique pour devenir une société anonyme devient le numéro un du ciment dans la région.
La société surmontera la crise mondiale de 1931 comme en temoigne la construction d’une usine ultra moderne en 1937 au Genevray.
Un deuxième essor viendra après 1945 en effet il faut reconstruire la France dévastée par quatre années de guerre.
En 1960, on dénombre 220 employés travaillent à la cimenterie et à la carrière de Champrond.
A partir de 1973, la société abandonne progressivement l’usine du Genevrey devenue vétuste pour investir dans les usines de Voreppe et de Saint-Egrève.
La fermeture a lieu en 1976 et les 170 ouvriers du Genevrey et du Gua sont répartis dans les usines citées précédemment.
A ce jour la société Vicat maintient des droits d’exploitation sur la carrière de Champrond.

Informations pratiques

Fiche technique
Cimenterie du Genevray
Village : Vif
Nom du lieu : Le Genevray
Accessible : Non
Commentaires :
Coordonnées lat : 45.026111
Coordonnées lon : 5.652778

Galerie photos

Accessibilité
handicap

Plan de situation

Waypoints